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Aménagement de la forêt communale de Rougement-le-Château

Le contexte

La forêt communale de Rougemont le Château, d'une superficie totale de 290,17 hectares en 2011 est située dans les régions naturelles des Vosges cristallines et des Collines sous Vosgiennes sud, au nord du département du Territoire de Belfort.
Composée d'un massif principal (La Sainte Catherine, la Coiche et les Boulles, au nord) complété de 3 massifs satellites de plus petites dimensions au sud, ce patrimoine est réparti sur les territoires communaux de Rougemont (99% de la surface totale) et de Romagny sous Rougemont (Mont Marty).
L'altitude varie de 450 à 915 m et les expositions sont variées ; de ce fait, les conditions de croissance et d'exploitation sont diverses.

Les enjeux principaux de la forêt 

  •  Une fonction de production majeure justifiée par la présence de stations à fertilité bonne à très bonne sur 60 % de la superficie forestière. La production de bois, dont une petite part est utilisée pour satisfaire les besoins en affouage, reste l'objectif premier de la forêt.
  • Une fonction environnementale reconnue : 247 hectares de la forêt sont intégrés dans le site Natura 2000  "Forêts et ruisseaux du Piémont vosgien dans le Territoire de Belfort", classé au titre de la Directive Habitats, en zone spéciale de conservation (ZSC).  Ce patrimoine forestier est également inclus dans le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges (PNRBV).
  • La fonction sociale est, elle, marquée dans le canton du Mont Marty par la présence d'un sentier botanique, par la présence du vieux château en bordure de forêt, par la chapelle Sainte Catherine, par des sentiers de randonnée fréquentés et par 2 périmètres de protection de captages d'eau.

L'impact de la faune sur la flore et la régénération ne pose pas de problème pour l'instant. La chasse est louée à L'ACCA.

Les grandes options de l'aménagement

  • 229,27 ha sont traités en futaie régulière à groupe de régénération strict.
  • 60,03 ha sont traités en futaie irrégulière.
  • 0,87 ha sont hors sylviculture.

Les essences objectif privilégient le hêtre à 63%, le chêne sessile à 21%, le sapin pectiné à 9% ; les 7% restant sont pour le frêne, les érables, les feuillus et résineux divers.

Les décisions prises dans le cadre de cet aménagement tiennent compte des connaissances actuelles sur les risques liés aux changements climatiques (choix d'essences adaptées, critères d'exploitabilité, sylviculture).

Etat des lieux et bilan

L'aménagement précédent comportait une série traitée en futaie régulière sur 216,21 ha et une série traitée en futaie irrégulière sur 75,18 ha.
Bilan de cet aménagement : les peuplements de la forêt sont encore très capitalisés et le taux de régénération est inférieur aux attentes, pour atteindre l'équilibre des classes d'âge, tant dans le traitement régulier que dans le traitement irrégulier.
La tempête de 1999 a généré 2 498 m³ de chablis, de manière plutôt diffuse, exceptée la parcelle 22.

5,75 m³/ha/an prélevés lors de l'aménagement précédent pour 5,92 prévus ; chiffres à comparer avec une production moyenne estimée à 5,9 m³/ha/an.

Le bilan financier présente un revenu net de 98 €uros/ha sur la période 2003-2010 : 128 €uros/ha de recettes et 30 €uros/ha de dépenses, frais de garderie compris.

La forêt est plutôt bien desservie par un réseau de routes (excepté sur le canton de la Coiche) et de pistes forestières, en état satisfaisant. Quelques améliorations, prévues dans le Schéma de Desserte de Saint Nicolas, sont ici proposées.

Programme d'actions

Pour l'avenir, les deux objectifs de production et de conservation des habitats sont prépondérants.

Les traitements de futaie régulière pour 229,27 ha et de futaie irrégulière pour 60,03 ha seront appliqués, prenant en compte la diversité des stations, des essences et des types de peuplements.

La commune est prête à contractualiser rapidement, dans le cadre de Natura 2000, un ou deux îlots de sénescence sur 4 à 5 hectares ainsi qu'un grand nombre d'arbres isolés, si l'apport de financements extérieurs est concrétisé.

Coupes

Le prélèvement augmente sensiblement, bien que la commune ait exprimé son souci (pris en compte) de conserver un nombre important d'arbres d'intérêt biologique. Ainsi, 2 115 m³  commerciaux seront exploités annuellement (+ 335), vendus sur pied, délivrés à la commune ou exploités en bois façonnés ou encore destinés à l'affouage. L'effort important de régénération explique cette hausse.

Travaux

Les travaux sont également à la hausse car il faut faire face au suivi des régénérations acquises récemment et à l'installation et au suivi des nouvelles surfaces de jeunesse à venir. De plus, la desserte peut être utilement améliorée. Ce qui représente globalement un budget annuel de 14 164 €uros, voire 14 339 €uros avec les travaux conditionnels. Le taux de réemploi passe ainsi de 15,5 % (ces dernières années) à 28 %.

Ce bilan n'est cependant qu'une moyenne estimative basée sur le prix local des bois de 2007 à 2011 et sur des normes idéales de travaux (tarif 2011) et il n'a qu'un caractère indicatif.

La sylviculture mise en oeuvre répondra au double objectif de produire plus de bois, éco-matériau et énergie renouvelable, tout en préservant mieux la biodiversité.
La récolte est supérieure à l'accroissement, axée prioritairement sur les bois ayant atteint ou dépassé leur diamètre d'exploitabilité et sur la résorption de la capitalisation passée ; application des guides sylvicoles et poursuite de la dynamisation de la sylviculture.
Les prescriptions des documents de gestion environnementale sont respectées.

Avec de telles orientations le nouvel aménagement de Rougemont le Château 2012-2031 permet de  répondre aux attentes de la commune en terme de revenus et de bois de chauffage, aux  exigences environnementales préconisées dans le DOCOB Natura 2000 et devrait également prendre en compte la demande croissante en accueil du public.

L’effort financier consenti correspond à la volonté de la municipalité d’assurer le renouvellement des peuplements tout en conduisant à léguer aux générations futures une forêt en meilleur équilibre, plus apte à remplir ses fonctions écologiques, économiques et sociales (recherche de l’équilibre des structures et des prélèvements pour le long terme).

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